île de la Réunion île de mes Amours

Edmond ALBIUS

Qui ne connait pas la vanille qui parfume glaces,gateaux et bien  d'autres bonnes choses  mais qui connaît  comment  fût  découverte  la  vanille  tant  appréciée.

Voici  l'origine de sa  découverte

Edmond ALBIUS

Edmond serait né en 1829 sa mère décéda des suites de l'accouchement et l'enfant fût confié à son nouveau Maître
Férréol Bellier Beaumont . Edmond est en effet esclave
Beaumont Bélier est passioné de botanique et plus particulièrement d'orchidées.Parmi les variétes qu'il cultive il s'en  trouve une qu'il affectionne tout particulièrement le Vanillier originaire d'Amérique du Sud.La plante présente une particularité de posséder a la fois des organes mâle et femelle séparés par une menbrane.Elle est fécondée naturellement par les abeilles ou des oiseaux,la fleur produit des gousses aromatiques appréciées depuis le
17e siècle mais les fruits sont rares.dans les meilleurs cas à peine une centaine de pieds produisent dix a douzes gousses
Le vanillier a été introduit à la Réunion en 1819 par le jardinier botaniste Perrotet membre d'une expédition à Cayenne dirigée par le Capitaine de vaisseau Philibert .Conscients du potentiel économique de la vanille les scientifiques européens tentent des méthodes de fécondation artificielles sans grand succès.En 1836 un botaniste belge Morren met au point une technique assez complexe nécéssitant l'usage de ciseaux mais difficile a maitre en oeuvre pour une culture industrielle.Deux ans plus tard Neumann chef des serres du Roi à Paris réédite l'expérience la nouvelle découverte ne dépassera pas le cercle des érudits
A la Réunion à Ste Suzanne Beaumont Bellier poursuit lui aussi des recherches
Dans une lettre de 1861 adressée au juge au juge de paix de Ste Suzanne il racontait s'être fait secondé par Edmond "je me faisais aider par lui pour pour la fécondation des fleurs de la famille des citrouilles appelée jolifiat .Dans cette plante les fleurs mâles et femelles sont séparées et sur des rameaux différents j'enseignait au petit noir Edmond à cueillir les premières et à les poser avec soin sur les fleurs femelles qui sous elles portent l'embryon du fruit.
Nous sommes en 1841aux environs de la fin de l'année période de floraison du vanillier Beaumont Bellier raconte
Edmond a 12 ans à l'époque me promenant avec mon fidèle compagnon j'aperçus sur le seul vanillier que j'eusse alors une gousse bien nouée je m'en étonnai et la lui fit remarquer il me dit que c'était lui qui avait fécondé la fleur .Je refusais de le  croire et passais mais deux ou trois jours après  je vis un e seconde gousse prèse de la     première lui de me répéter la même chose il executa devant moi cette opération.

Cet intelligent enfant de 12 ans avait su discerner dans la même fleur les organes mâles et femelles et les mettre convenablement en relation procédé simple et rapide consistant a appliquer l'anthère avec le pollen ( organe mâle) sur le pistil ( organe femelle )
ce procédé est toujours utilisé de nos jours.
Suite à cette découverte des rumeurs populaires se racontent au propos d'Edmond l'enfant est turbulent et très maladroit

Raison pour laquelle son maître le réprimandait souvent. C'est après avoir été pris violemment à partie par Beaumont Bellier qu'Edmond aurait écrasé, par vengeance, la fleur du vanillier, provoquant involontairement la fécondation

Quoi qu'il en soit, Beaumont Bellier comprend la portée de l'événement et rédige un article, Horticulturi, dans le Moniteur de la Colonie. L'article n'est pas brillant, Beaumont Bellier reconnaît lui même que personne n'y a rien compris. Mais il provoque la curiosité des grands planteurs.
"Le bruit ne tarde pas à se répandre, écrit Beaumont Bellier en 1862, et, peu de temps après, je reçus de plusieurs honorables habitants (M.M. Sarazin de Floris pour Saint André, Patu de Rosemond pour Saint-Benoît, Antonin de Sigoyer pour l'établissement Joseph Desbassyns de Sainte-Suzanne), des prières écrites de leur envoyer mon petit Noir, afin qu'il leur enseignât l'intéressante et précieuse fécondation dont il s'agissait."Les témoignages relatent les égards auxquels Edmond eut droit de la part de ces riches planteurs, mettant chevaux et calèches à sa disposition pour l'amener dans leurs propriétés.
Mais leur considération ne dépassa pas celle qu'ils auraient pu témoigner à un singe savant, la suite de l'existence d'Edmond le prouve.
Le 20 décembre 1848, l'esclavage est aboli à La Réunion. Edmond, homme libre, s'appellera désormais Albius.
Son ancien maître Beaumont Bellier et ses amis tentent, et tenteront jusqu'à sa mort, d'obtenir de la colonie une "rémunération publique" pour Albius. "En 1848, une requête en sa faveur fut présentée par le juge de paix de Sainte-Suzanne, à Monsieur Sarda, indique Beaumont Bellier dans ses correspondances.
Ce chef du gouvernement colonial l'accueillit, la prit en considération, et l'adressa au Directeur de l'Intérieur dans les cartons duquel elle doit être encore." Pour l'ancien maître, cette démarche "fait foi, du moins qu'aux yeux d'une partie de la société, Edmond avait mérité une récompense de la part du gouvernement".
Nulle gratitude non plus de la part des planteurs que la vanille commence à enrichir : dès 1848, l'île exporte sa première cargaison de vanille, 50 modestes kilos, plus de 100 tonnes à la fin du 19e siècle.
Après l'émancipation, Albius quitte son maître, malgré tout le respect que celui-ci prétend lui avoir manifesté. Il se rend à Saint-Denis où il est employé comme aide cuisinier chez un officier de la garnison. La vie est difficile pour les 60 000 anciens esclaves de la colonie. En 1852, il est impliqué dans une sombre histoire de vol de bijoux. Le verdict du tribunal est implacable : cinq ans de travaux forcés. Les chaînes qu'il n'a pas connues esclave, Albius les subit en homme libre.

LA DÉCOUVERTE D'ALBIUS TOUJOURS CONTROVERSÉE

Beaumont Bellier et Mézières-Lépervanche, juge de paix à Sainte-Suzanne, tentent d'intercéder en sa faveur. Ce dernier écrit au Gouverneur le 8 décembre 1853 : "Je prends la liberté de vous adresser une requête en faveur d'un pauvre Noir condamné aux galères pour cinq ans, mais ce malheureux a des titres à cette recommandation et à la reconnaissance du pays. C'est donc à lui seul que la colonie est redevable de cette nouvelle branche d'horticulture destinée à prendre une grande extension, et déjà fort étendue dans la partie du Vent."
La démarche n'aboutira qu'en 1855. Albius est libéré pour bonne conduite. L'ancien esclave retrouve les hauts de Sainte-Suzanne où il cultive quelques arpents de terre. Il travaille pour des propriétaires, rémunéré à la tâche ou à la journée. Une vie dure pour Albius, de constitution moyenne et peu habitué au labeur des champs. Des dernières décennies de sa vie, on sait peu de choses. Certains écrits prétendent qu'il aurait pris épouse. Au début des années 1860, de nouvelles controverses éclatent, la société blanche ayant bien du mal à accepter qu'un Noir soit à l'origine de la fortune qu'elle accumule. Beaumont Bellier, Mézières Lépervenche et le naturaliste Volsy-Focard défendent âprement Albius. Notamment contre le jardinier-botaniste réputé Jean-Michel-Claude Richard, prétendant avoir personnellement enseigné la technique de la floraison artificielle à Albius, alors qu'il n'avait que 8 ou 9 ans. Le débat se poursuivra bien après la mort de la plupart des acteurs et témoins de cet événement. En 1913, le journal La patrie créole ira jusqu'à publier un article prétendant qu'Edmond Albius était blanc. Dans les Archives Bourbon publiées en 1981 (3e série, n°10) , l'historien Michel Chabin écrivait "jusqu'à maintenant, le doute persistait chez certains". Edmond Albius décéde le 9 août 1880 à l'hospice de Sainte-Suzanne, dans le dénuement le plus total. Jamais la colonie ne lui témoigna sa reconnaissance. Il est aussi permis de s'interroger sur la sincérité de Beaumont Bellier, revendiquant constamment la reconnaissance de ses pairs pour son "protégé", mais le laissant vivre et mourir dans un état d'extrême indigence. Le geste d'Albius, volontaire ou involontaire, continue à se perpétuer dans toutes les plantations de vanille à travers le monde. La Réunion ne produit aujourd'hui plus qu'une vingtaine de tonnes de gousses par an. Mais la découverte d'Edmond Albius a incontestablement contribué à la fortune et à la réputation de l'île. En témoigne toujours la liane de vanille ornant son blason.



18/05/2008
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