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Historique des Monnaies utilisées à la Réunion N°4

LA PERIODE POST REVOLUTIONNAIRE

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Elle est surtout caractérisée par une disparition progressive du papier monnaie ancien jusqu'à l'arrêté du général DECAEN du 4 octobre 1806 qui le supprime définitivement. Les problèmes monétaires subsistent, certes, mais l'inflation a disparu. Le numéraire est toujours aussi rare, les transactions s'évaluent en balles de café ou piastres fictives. Le seul apport notable de numéraire est le fait des navires neutres. L'activité des corsaires supplée parfois aussi au manque de monnaie. L'opération la plus célèbre sera l'œuvre d'un réunionnais.

 

La piastre DECAEN : ces émissions successives et le discrédit du papier monnaie expliquent la notoriété qui s'attache à la pièce de 10 L dite « piastre DECAEN Â», le terme piastre étant quasiment un label de qualité et de reconnaissance publique à l'égard de son auteur.

 

Son histoire exceptionnelle mérite d'être contée.

En 1809, les Mascareignes sont en but aux attaques anglaises qui les convoitent. Le Général DECAEN, à bout de ressource réussit néanmoins à faire construire à l'Isle de France un brick de guerre de 12 canons dont il confie le commandement à l'illustre marin réunionnais Pierre BOUVET

 

Celui ci, valeureux et chanceux à la fois réalise le 20 octobre 1809 une prise exceptionnelle avec l'Ovidor, navire de guerre hollandais transportant 230 000 piastres en pièces, lingots d'or et d'argent. Ce pactole remonte évidemment les finances du trésor, quasi nulles. DECAEN décide compte tenu des circonstances et l'impossibilité où il est d'obtenir du numéraire de la métropole de battre monnaie. Il pressent le bijoutier AVELINE pour graver les pièces d'or et d'argent . Par décision du 6 mars 1810, la fabrication de pièces d'or de 40L coloniales à raison de 36 pièces 4/7 le marc au titre de 20 carats et de pièces d'argent de 20L coloniales c'est à dire 10 livres tournois à raison de 9 pièces et 1/7 le marc au titre de 6 deniers . La monnaie d'argent est immédiatement frappée et mise en circulation mais le blocus puis le débarquement anglais ne permet pas la sortie de celles d'or.

 

La pièce de 10L prend de suite le nom de piastre DECAEN mais disparaît rapidement dans les bas de laine, les cartons des collectionneurs, et dans les mains des navigateurs de passage. En 1828 la piastre DECAEN a quasiment disparue des îles.

La « BANK of Mauritius Bourbon and Dépendencies Â» : sous l'occupation anglaise circulent dans les deux îles les roupies anglaises des Indes et des Cash, provenant d'une prise des corsaires du Général DECAEN. En 1812, le gouverneur FARQUHAR décide de créer une banque locale intitulée    « BANK of Mauritius Bourbon and Dépendencies . En 1813, le graveur anglais SILVERSTER grave des billets de 20 crowns, 5 crowns et 1 crown. La rétrocession de Bourbon à la France en avril 1815 met un terme à ce projet.

 

Les modèles de billets resteront dans les archives de la famille du graveur . ils ne ressortiront qu'un siècle et demi plus tard . A partir de 1815 l'histoire monétaire des deux îles suit deux voies distinctes mais Bourbon, pas plus que Maurice, n'est au bout de ses peines.

 



16/05/2007
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